Gambadage lapinesque [Chayton]

Enfin une journée ensoleillée! Et totalement ensoleillée en plus! Pas de nuage à l'horizon pour toute la journée et une température des plus accueillante et agréable. Une journée parfaite pour une petite randonnée entre amis. C'était d'ailleurs ce que Melody avait décidé de faire. Sauf qu'elle n'avait pas encore d'amis à Nickwall... Enfin, pas d'amis humains en tout cas. Elle avait Donuts et avait décidé de le sortir à l'extérieur. Elle savait parfaitement que son lapin adorait se promener en forêt et supportait très bien le harnais. Habituellement, elle ne lui en mettait pas quand elle le sortait dans la cours, mais là, elle devait le lui mettre, pour éviter qu'il ne se sauve ou se perdre. Il ne connaissait pas l'endroit et bien qu'il avait un meilleur sens de l'orientation que sa maîtresse, ce n'était pas prudent de le laisser sans harnais.

Melo aurait adoré partir en randonnée avec son hongre, mais elle savait que ce serait totalement imprudent de sa part. Elle ne savait pas du tout monter et les risques étaient trop grand... Elle allait devoir attendre encore! À la place, elle prit donc son lapin chéri dans ses bras, sortit de sa chambre et se dirigea d'un pas guilleret vers les sentiers qu'elle avait aperçut la veille derrière le bâtiment d'accueil. Elle connaissait l'amour de son lapin pour les feuilles d'arbres et les arbres commençait doucement à rougir... donc, à tomber et à sécher. Donuts adorait les feuilles séchés et était toujours content de sortir en manger. Un vrai morfal... comme tout les lapins que Melody connaissait!

Dès que l'étrange couple mis les pieds dans la forêt, le bélier fut déposé sur le sol et il commença à gambader joyeusement sur les sentiers de terres. Évidemment, il ne passa pas beaucoup de temps sur les sentiers et se précipita sur les cotés, s'amusant à sentir et à marquer de son menton toutes les tiges qu'il voyait. Il revenait de temps à autre vers Melo qui le suivait en riant. Et en courant. En ce moment même, elle ne promenait pas son lapin, mais c'était plutôt lui qui la promenait...

Soudainement, le bélier garenne s'arrêta et se dressa sur ses pattes arrières, dans une scène trop connues et adorées de tout les propriétaires de lapin du monde entier. Il observait autour de lui et fixait une direction. Curieuse, la rouquine s'approcha de son animal pour observer dans la même direction que lui. Elle comprit alors que quelqu'un s'approchait, parce que Donuts sauta dans ses bras, en grand faux courageux qu'il était.

« Je crois que Fanfan est très curieux vis à vis de votre lapin... Je pense pas qu'il en a déjà vu. Du moins si mes souvenirs sont bon... »

Et le lapin se réfugia dans les bras de Melody en entendant le poney arriver. Et pas un petit lapin nain tout mignon tout jeune de même pas un kilos. Non, un gros bélier de deux kilos cinq cents grammes. Autant dire que la rouquine avait été destabilisé quand l'animal lui avait sauté dans les bras pour se cacher. Donuts avait toujours été d'un très grand courage. Ironiquement parlant, évidemment. En fait, il aimait bien faire croire qu'il était courageux et aimait tenter d'intimider ses ennemis, mais il finissait souvent par se réfugier dans les bras de sa maitresse, a qui il vouait une totale confiance. Et évidemment, Melody devait excuser le comportement de son lapin, qui avait eu peur d'une simple personne... Pourtant, ce comportement touchait beaucoup la rousse, parce qu'elle sentait à quel point son lapin lui faisait confiance quand il faisait cela. Cette confiance, elle ne s'était pas construite en une journée. Oh que non. Si au début de la cohabitation tout ce passait bien, la journée où Donuts était devenu mature sexuellement, tout avait changé. Il était devenu malpropre, agressif et confondait souvent sa main ou son pied avec une lapine... Rapidement, il avait été castré. Et il avait fallu trois mois pour que Donuts reprenne confiance en Melo. Il avait peur de retourner chez le vétérinaire... Aujourd'hui, c'était différent. Il avait besoin de Melo...

Il avait besoin de Melo et le prouvait en ce moment-même. Il avait la tête caché sous le bras de la rousse, espérant probablement que le gros méchant truc à sabot ne le voit pas de cette façon. Ce n'était pas vraiment le cas, mais cela, il ne le savait pas encore. Il l'apprit rapidement par contre quand il sentit le souffle chaud du poney sur son dos. Il se retourna et observa l'herbivore de face, finalement curieux de la situation. Si Melody n'était pas partit, c'était qu'il n'y avait pas de danger, non?

Quant à elle, Melody riait de la situation. Décidemment, elle aurait tout vu ici. Entre les magnifiques Paints Horse et Quarter Horse de Sitting Bull et les Appaloosas qu'elle avait aperçu en arrivant, elle pouvait rajouter un petit poney à toute cette histoire. Joyeuse, c'est un sourire qui accueillit le propriétaire du poney. Un homme assez vieux, mais qui semblait très avenant. Étant d'excellente humeur, elle répondit, sur un ton enjoué :

"Une chose est sur, c'est que Donuts n'a jamais vu de cheval de sa vie! Vous êtes d'ici, non?"

Curieuse, Mel' n'avait pas pu s'empêcher de poser une question. Après tout, il semblait sympathique ce monsieur. Et bon, s'il promenait son poney sans laisse comme ça dans cet endroit, c'était qu'il ne devait pas être méchant, non?

« Oui je suis d'ici. Il suffit de suite ce chemin menant vers les pré d'appaloosa pour tomber sur mon Ranch. Je supose que vous êtes une élève de Sitting Bull. Au fait, je m'appelle Chayton Jones, mais tout le monde m'appelle Papi Cha. »

« Alors êtes vous ici depuis longtemps ? Je suppose que vous êtes devenue accro à notre style de vie. »

Le regard fixé sur le poney, Melody écoutait pourtant avec attention la réponse de l'homme qui se trouvait là. C'était donc à lui qu'appartenait les magnifiques appaloosas qu'elle avait vu... depuis toujours, la rouquine admirait ces chevaux pour leurs couleurs si unique. Pareil pour les paint. Elle adorait tout les chevaux, mais ces chevaux avaient un petit quelque chose en plus... une touche unique, finalement. Sa passion pour les chevaux n'avait d'égale que celle pour les lapins. Et elle avaient certains points en commun. Jamais la jeune femme n'avait cotoyé de chevaux et voilà deux ans, elle était dans la même situation concernant les lapins. Si elle avait craquée sur les béliers, c'était à cause de ce coté si unique... et la bouille qu'ils avaient. À chaque fois qu'elle voyait Donuts ou une photo de Donuts, elle retombait amoureuse. C'était pareil pour les chevaux et elle savait, inconsciemment, que ce serait pareil aussi avec Far West, qu'elle aimait déjà.

Partit dans ses pensées pendant à peine deux secondes, elle fut ramener à la réalité par les mouvements de son lapin, qui commençait à s'impatienter. Il voulait retourner sur le sol, il en avait marre d'être dans les bras de Melo. Maintenant qu'il n'avait plus peur, il n'avait pas de raisons de rester en hauteur. Souriant, la rousse déposa son petit -enfin relatif, puisqu'il restit tout de même un bélier et qu'il n'était pas maigre- amour sur le sol et le laissa gambader autour de ses jambes, sans pour autant trop le laisser approcher des pattes du poney. Il semblait gentil, mais elle ne voulait pas prendre de chance. Elle ne voulait pas que quelque chose arrive à son lapin. Jamais elle ne pourrait se le pardonner...

En effet, ça changeait beaucoup de Chicago, sa ville natale et elle ne regrettait pas du tout d'être maintenant ici. Son père lui manquait beaucoup, mais elle avait la possibilité de l'appeler, de lui envoyer des lettres et peut-être même pourrait-elle lui envoyer des mails... enfin, quand serait capable d'ouvrir un ordinateur sans le faire exploser. L'informatique, ce n'avait jamais été son fort et les ordinateurs ne l'avaient jamais beaucoup attirés. Quand elle devait faire des travaux de recherche, elle avait toujours préférée s'enfermer dans la bibliothèque et fouiller dans les livres. Elle finissait donc souvent ses travaux de façon limite, mais elle était fière d'elle... Son regard se porta sur l'environnement avoisinant, alors que le silence règnait entre les deux humains et que le lapin s'amusait à sauter dans les feuilles tombées.

Un sourire désolé et gêné se trouvait sur les lèvres de la jeune femme, alors qu'elle baissait un peu la tête pour observer son bélier s'amuser un peu plus loin.

« Une toute nouvelle dans ce cas je vous souhaite la bienvenue. J'en doute pas, le rythme arrive plus tôt qu'on le pense ici. Et après vous ne pourrez y repartir. C'est bien ce que mes ancêtres ont vécu, si bien que je ne peux moi même ne pas la quitter. »

« Je vous excuse. Et si nous continuons notre ballade ? A moins que ma compagnie vous dérange. »

Encore et toujours souriante, Melody portait son regard sur le poney, en alternant avec M.Jones… enfin Papi Cha, mais la jeune femme avait toujours eu de la difficulté avec ce genre de surnom, particulièrement quand la personne qui se présentait à elle n’était pas de sa famille. Même si c’était la personne qui le demandait, elle trouvait que c’était manquer de respect aux gens. Et c’était encore pire quand la personne devant elle lui inspirait un grand respect, ce qui était le cas de M.Jones. En effet, cet homme inspirait beaucoup le respect chez la jeune fille, qui ne pouvait qu’éprouver du respect pour un homme de son genre. Il semblait amoureux de son poney, il semblait vraiment l’aimer et c’était cela qui donnait à Melody la force de son respect. Les gens qui aimaient les animaux et les traitaient comme ils le méritaient avaient droit au respect total de la rouquine. Et cela se voyait dans les yeux de l’homme, mais aussi dans son discours. Quand il disait qu’il n’avait pas réussit à partir, elle espérait en venir à cette perception. Chicago ne lui manquait pas en tant que tel. Et elle pourrait toujours demander à son père de venir la visiter et vice-versa.

Pendant quelques secondes, elle parcourut le paysage du regard, son sourire léger s’étant transformé en un sourire émerveillé. Elle n’avait pas eu tout cela avant… La forêt derrière chez elle, c’était rien comparé à ce qu’elle côtoyait en ce moment. Ce n’était rien du tout même. L’environnement en lui même était magnifique et le paysage à couper le souffle !

Retrouvant ses esprits, elle posa son regard sur le vieil homme, qui mine de rien, était plus grand qu’elle. En même temps, ce n’était pas bien difficile d’être plus grand qu’elle. Melody n’était pas très grande et elle en avait conscience. Quand elle était plus jeune, cet état n’était guère appréciable, puisqu’elle avait longtemps subit les moqueries des autres enfants, mais maintenant elle avait apprit à s’accepter et avait décidé de faire avec ce qu’on lui avait offert. Après tout, elle avait tout de même de la chance…

Un éclat de rire avait suivit cette déclaration. Melody avait depuis longtemps comprit que son lapin ne se laisserait jamais promener comme un chien, mais que c’était lui, le lapin, qui mènerait la danse. Cela ne dérangeait pas trop la rouquine, qui en profitait pour faire de l’exercice par la même occasion !