Découverte...

Un taxi se gara dans les rues de Nickwall. Une jeune femme, les cheveux noirs bouclés tombant sur ses épaules, un chemisier blancs, un jean, quelques bijoux, descendit du véhicule. Elle tendit des billets au chauffeur en souriant, et le taxi redémarra. Elle avait une valise à roulettes, avec, attachée par dessus, une valise de vétérinaire. Elle avait un sac à main à bout de bras et une guitare dans son étui bleu marine sur l'épaule. Une chienne la suivait. Une berger des shetlands en pleine forme, courant à gauche, à droite. Débrouillarde malgré une certaine timidité, elle réussi à trouver une marchande qui lui indiqua où se trouvait la clinique vétérinaire de Nickwall. Arrivée devant la porte vitrée, Natacha fouilla dans son sac avec une certaine appréhension, retenant son souffle. Elle sortit un trousseau de clés et après une brève recherche, intriduit la clé das la serrure. La porte vitrée s'ouvrit sans problème, mais le coeur de Natacha battait à une allure folle. C'était à peine croyable. Elle venait de finir ses études et elle avait déja sa clinique. Elle avait du mal à y croire. Elle entra et trouva une pièce avec un divan, une table et des chaises, des armoires et une kitchenette. La pièce à vivre des vétérinaires. Elle rangea sa valise dans un coin, mais en sortit une longue chemise blanche. Puis, elle commenca à visiter la clinique. Les camions pouvaient passer sur le côté de la clinique. Ce morceau de roue donnait sur une grande cour bétonnée, où l'on pouvait débarquer les chevaux malades. La cour avait accès, par de grandes portes pour les chevaux, sur une allée de boxes normaux numérotés, mais aussi à la salle d'opération et à trois grands boxs aux parois matelassées, la réanimation. Il y avait aussi une grande salle, elle aussi en béton, une sorte de salle de consultation pour chevaux, avec tout un matériel de pointe.
Le reste de la clinique était consacré aux autres animaux. Des cages pouvant accueuillir toutes sortes de chiens et de chats, un bloc opératoire, une salle de consultation très bien équipée, une salle d'attente. Natacha était incroyablement heureuse. Mais le claquement de la porte la fit sursauter.

« Pardonnez moi... Je voulais pas vous faire peur. J'aurai peut-être du frapper... »

« Vous êtes la nouvelle vétérinaire ? »

Le coeur de Natacha, pris par surprise, battait la chamade. Mais il se calma rapidement. Pas facile d'être victime d'hypertension. Ça s'emballe vite, un coeur ! L'homme devait avoir 50 ans. Un bon cow-boy, sans doute éleveur de chevaux. Noche, la berger des Shatlands, avanca avec méfiance vers l'homme, mais sentit que sa maîtresse n'en avait pas peur. Alors, elle s'apprcha franchement et lui lécha la main en aboyant gaiement. L'homme s'excusa de lui avoir fait peur, mais il ne pouvait pas savoir que Natacha avait très vite peur. En fait, elle avait tout le temps peur. Elle lui sourit timidement et répon,dit avec autant d'assurance que sa timidité lui autorisait :

"Ce n'est pas grave..."

Elle garda son faible sourire, et répondit tout aussi poliment :

" Oui, c'est moi. "

Difficile de croire en la voyant ainsi qu'elle était l'une des meilleures élèves de sa promotion et qu'elle avait fini première avec les félicitations de ses professeurs. Difficile de croire que cette jeune fille timide allait pouvoir s'en sortir dans un monde aussi cruel que le nôtre, sans l'aide de personne. Et pourtant, c'était vrai. Car derrière sa timidité monstrueuse, c'était une battante, une courageuse à la volonté de fer. Elle invita l'inconnu à la suivre dans son bureau, où ils seraient plus à l'aise pour parler. Une fois assis tous les deux, séparés par un bureau, elle se présenta :

" Je suis Natacha Liddle. "

Elle n'osa pas dire et vous ? mais elle priait de tous son coeur pour qu'il enchaîne sur ses nom et prénom, profession, etc.

« Liddle... Liddle Mc Anzie... »

« Comment s'appelle ta mère ? »

Le comportement du personnage qu'elle avait en face d'elle était pour le moins étrange. Lui, qui, au départ, semblait gentil et plein d'assurance, était à présent complètement perdu dans ses pensées, ses yeux vides posés sur Natacha. Mais ce n'était pas cela qui intriguait le plus la vétérinaire. Non. Le fait était qu'elle s'était exprimée sans aucun accroc dans la voix, bien que timide. Sans hésitation, sans pause, sans rien. Elle était redevenue, l'espace de quelques phrases, la petite fille heureuse et souriante, assurée et pleine de joie de vivre. Et cela, cela n'arrivait qu'avec dans gens avec qui elle avait confiance. Des gens qu'elle connaissait, des gens souvent de son sang. Alors pourquoi cet homme d'une cinquantaine d'année lui avait permis d'accéder au fantôme d'elle-même ? C'étai à n'y rien compendre.

Elle secoua vigoureusement la souris de son ordinateur et celui-ci s'alluma dans un bip significatif. Elle chercha dans les fiches des éleveurs et celle qui correspondait le plus était celle de Chayron Jones, du Ranch Tashunka. Jones. cela ne lui rappelait absolument rien. Elle toussota, s'apprêtant à prendre la parole. Elle ouvrit la bouche, mais, semblant revenir à ses pensées, il la prit de court et la laissa bouche-bée. Lui rappeler aussi brutalement le souvenir de sa mère lui fit exploser le coeur. Mais qui était-il ? Il ne s'était pas présenté, elle n'était pas sûre de son identité et il lui demandait ça ? Elle ouvrit plusieurs fois la bouche puis baissa les yeux, et répondit, dans un murmure assez fort pour qu'il l'entende :

" Marly. Marly Mc Anzie. "

Elle refoula ses larmes et soupira, avant de lever les yeux vers lui et d'ajouter :

" Mais elle est morte dans un accident d'avion. J'étais encore petite. "

Les yeux de la jeune femme le suppliaient de justifier sa demande. Soudain, son attention fut détournée par le foulard dans ses cheveux qui se détacha. Ils retombèrent sur ses épaules, longs et noirs jais, comme sa mère. Elle se pencha pour reprendre son foulard, ses cheveux cahcant un peu son visage. Elle les rattacha rapidement, puis se tourna de nouveau vers l'homme au comportement pour le moins étrange.

« Ma soeur aussi avait le même problème avec les foulards ! Tu dois tenir de ta mère pour les cheveux... Même s'il n'y a pas que ça. Tu lui ressemble beaucoup. »

« Je suis Chayton Jones, le frère de ta mère »

Natacha se demanda un instant si il se foutait de sa gueule. Son corps tout entier s'arrêta de bouger, c'est à peine si elle battait des paupières. La nouvelle mit du temps à persuader son cerveau q'elle était réelle. Toutes ses pensées se mélangeaient dans son esprit. C'était atroce. Nièce, frère, soeur, maman... les mots l'aveuglaient, la faisaient tourner. C'est alors qu'elle se souvint de quelque chose.

- Maunt, tu étais toute seul avec maman ?
- Non ma Nathounette. Nous avions aussi un frère, lui avait répondu doucement sa marraine. Natacha était jeune, mais elle avait sentit la raideur chez sa marraine. mais fidèle à tout enfant, elle avait continué.
- Pourquoi on le voit jamais ?
- Il est partit loin, il élève des chevaux.
- Il sait que j'existe ? avait demandé natacha.
Sa marraine s'était brusquement retournée vers elle, et son oncle avait posé sa fourchette. Il s'était levé, et avait entraîné l'enfant dehors. mais avant de quitter la cuisine, Natacha avait vu une larme couler le long de la joue de sa marraine.

Depuis, elle n'en avait plus jamais parlé. Natacha avait bien réessayé, mais sa marraine était passée habilement à autre chose. natacha releva les yeux vers celui qui était donc son oncle. Un oncle qu'elle n'avait jamais vu. Un flash, soudain, lui revint. C'était sa mère. Son sourire d'ange aux lèvres, un homme mûr qui arrivait en Europe. Ils étaient à l'aéroport. Le visage de l'homme était masqué, Natacha l'avait oublié. Mais elle savait parfaitement qui c'était. Il étreignait sa mère en riant. Puis, il prenait Natacha dans ses bras.

Natacha, adulte cette fois, se leva brutalement de son siège, les deux mains sur le bureau. Il y avait trop d'émotions à la fois. 'était trop. Ça la submergeait. Elle était heureuse, sous le choc, un tas de souvenir refesaient surface. Elle fixa un moment le visage de Chayton, qui avait perdu son sourire et semblait s'inuiéter pour elle. Une larme coula le long de sa joue, et elle sortit dans le couloir en pleurant.

Les larmes lui brulaient les yeux. Les sanglots la secouaient, alors qu'elle était heureuse. Mais c'était le souvenir de Marly qui la mettait dans cet état. Elle savait que Chayton comprendrait. Elle éspérait, que, comme lorsqu'elle était toute petite, il la consolerait. Car malgré ses 28 ans, elle éait encore fragile. Elle s'était réfugiée devant les prés, assise, ses genous ramenée sous elle. Les larmes coulaient le longs de ses joues, refusant de s'arrêter. Mais les sanglots avaient arrêté de la secouer. Ne sachant pas trop comment arrêter ce flot de larme, elle sentit une main chaude dans son dos. Ce qu'elle attendait. Comme lorsqu'elle était petite.

« Pleure petite princesse... Mais après je veux revoir renaître le sourire sur ton visage. »

Natacha aimait retrouver la fille d'autrefois. Cele qui, à cause de l'accident, s'était séparé d'elle. Elles étaient deux, à errer dans l'espace temps. Il y avait la Natacha heureuse et epanouie, qui avait rejoint ses parents en Europe et qui continuait à voir son oncle. Et puis il y avait l'autre. Triste et timide. chacune ne formait qu'une demi natacha. Et il fallait qu'elle se rejoigne. Mais jusqu'alors, il n'y avait pas de lien. Elles s'éloignaient irrémédiablement l'une de l'autre. Mais retrouver son oncle, Oncle Cha, comme elle l'appelait étant petite, lui permettrait peut-être de retrouver la Natacha d'autrefois.

Petite princesse... C'était toujours ainsi qu'il l'avait appelée. Mais après l'accident de ses parents, elle ne l'avait revu qu'une fois. Pour l'enterrement de ses parents. Il l'avait consolée, comme d'habitude. Mais après, il était partit, comme le reste de son existence. En fait, elle se rendait peu à peu compte que ce qui avait fait d'elle ce qu'elle était, c'était un peu sa marraine. Elle avait cru bon d'effacer toute trace de sa vie d'avant. Intérieurement, Natacha savait qu'elle avait été contente que Love de Toi disparaisse. Sa marraine avait effacé une partie d'elle-même.

Elle posa sa joue sur l'épaule où elle avait tant pleuré. Ses larmes s'arrêtèrent, mais ses yeux restaient tristes. Elle sourit doucement, un petit sourire, mais un sourire heureux.

" Je suis contente de te retrouver. Qui aurait cru... "

« Qui aurait-cru que tu allais venir dans mon beau pays... Une princesse comme toi, parmi les Cow-boy... Je ne l'aurai pu l'imaginer. »

« Alors comme ça... Tu es vétérinaire... Il sera pour moi plus facile de te confier mes chevaux dans ce cas. »

Natacha était contente de retrouver un peu de chaleur humaine. Oui, elle était dans son beau pays. Mais il savait pourtant la mort de ses parents ? Peut-être avait-il tenté d'oublier. Elle réfléchit, et décida que le moment était opportun. Mais avant, elle aquiesca :

" Oui. J'ai toujours aimé les chevaux. Et mon poney est mort d'une maladie par manque de vétérinaire. Alors, j'ai décidé de venir ici. Pour que tous les chevaux des cow-boys soient en exellente santé. "

Elle rit un peu. Elle repensait aux bonx-s moments qu'ilavaient passés ensemble. En fait, son oncle Cha, c'était un peu son deuxième papa. Un homme qui l'avait toujours beaucoup aimée. Elle repensa à ce que sa marraine lui avait dit. Elle chercha dans sa poche et la trouva . jaunie et un peu pliée, mais elle y était. Elle se redressa, sa queue de cheval retrouvant toute sa fierté. Elle tendit une photo jaunie à son oncle.

" marraine m'avait chargé de te la remettre. "

La photo représentait un homme d'une trentaine d'année tenant un étalon appalossa, une femme d'environ 25 ans, tenant une fille de quatre ans et un autre trois sur ledos du cheval. Et une autre femme de 23 ans. Cette dernière avait les cheveux noirs bouclés attachés en queue de cheval. Elle maintenait une petite fille de deux ans sur le dos du cheval. La petite fille riait. Les trois adultes aussi. Les deux autres petites filles aussi. Derrière, il était marqué, écrit de la main de la marraine de Natacha :

A l'attention de mon frère.

Il est dommage que la vie nous ai séparés. marly est partie trop vite. Quand tu trouveras ce mot, c'est que Natacha t'aura trouvé. Ne faisons pas comme avec Marly. On ne peut pas retourner dans le passé. Mais on peut tenir compte de ses erreurs.

Noemy.

Et il y avait un numéro de téléphone. Celui de Noemy. La soeur de Marly. Natacha ne voulait pas que son oncle soit submergé par une vague de tristesse. Alors elle le quitta quelque instants, puis revint avec sa guitare. Elle gratta quelques cordes, puis toussota, et entama une des chansons qu'elle avait apprise très récement, Je te promet. Elle commenca, sa voix emportée par le vent, emportant les douces notes dans la fraicheur de la journée.